Origine des ports de l'estuaire de la Seudre
Brève histoire des ports de la Seudre de leur origine probable à nos jours
Retracer l’histoire de nos ports jusqu’à remonter à leur origine est complexe. Une seule certitude, la mer, nourricière par l’apport de ressources et par la possibilité de s’y déplacer pour transporter des marchandises et des personnes, est utilisée par l’homme depuis des périodes très anciennes, qui remontent au moment où il a creusé et assemblé des bois pour les faire flotter et se déplacer sur l’eau.
Et de tout temps, il a fallu des points de liaison entre la mer et la terre : des plages, des grêves, des criques, des espaces abrités du vent et des vagues pour faciliter les mises à l’eau et les opérations d’embarquements-débarquements. Ces espaces, plus ou moins aménagés au fil du temps, sont devenus des havres ou des ports. Certains n’existent plus ou se retrouvent au milieu de terres assèchées.
Les premières traces écrites des petits ports de la Seudre, vaste estuaire navigable parsemé d’îles, remontent au X et XIéme siècle. A l’abri des îles, les navires parcouraient la mer des pertuis (appellation datée du Moyen-Age) pour transporter les vivres et matériaux (bois) entre elles et les villages (cabotage).
Puis un commerce intense lié au sel, nécessaire à la conservation des aliments, et à la pêche s’est installé, nécessitant des aménagements plus conséquents pour accueillir et charger des navires plus grands. Les ports sont aussi devenus des espaces de ravitaillement des places fortes voisines (Rochefort et son arsenal, Bordeaux) et ont joué un rôle important lors des guerres de religion . Le commerce maritime s’intensifiant avec l’évolution des navires et de la navigation, les marins locaux, à la compétence reconnue, ont constitué une main d’œuvre importante pour la navigation vers Terre-Neuve (morutiers).
Le sel est resté la principale activité du commerce international de l’époque. Mais la demande croissante en sel a occasionné une évolution en fin du XVIII / début XIX avec la concurrence des salines du midi et d’autres pays, à l’époque du commerce triangulaire. Peu à peu cette activité a disparu des marais environnants et fût remplacée par l’élevage et l’affinage des huîtres.
Les gabarits de plus en plus importants des navires, les tirants d’eau nécessaires ont déplacé les activités de transport de marchandises des petits ports vers des places portuaires plus conséquentes (Rochefort, La Rochelle, Bordeaux). Cette transformation trouva son achèvement à l’arrivée du train puis des transports routiers. La construction du pont routier fixe entre L’Eguille sur Seudre et Le Gua d’abord, puis entre Marennes et La Tremblade a ainsi fait disparaitre le transport de passagers et véhicules par bac entre les deux rives de l’estuaire de la Seudre.
Les ports restaient cependant des espaces nécessaires aux activités ostréicoles et de pêche côtière pour le débarquement des produits de la mer et le stationnement à l’abri des navires nécessaires à ces activités. Le nombre de navires professionnels diminuant, parallèlement avec le développement des loisirs (navigation de plaisance), les bateaux de plaisance prennent place dans les chenaux des ports de la Seudre et sont en effet de plus en plus nombreux jusqu’à devenir aujourd’hui très majoritaires. Leur nombre croissant a d’ailleurs occasionné de nouveaux aménagements (bassins à flot) pour les y accueillir en complément des ouvrages traditionnels d’amarrage (pontons en bois).